Dans les médias ou dans une discussion avec des proches, on a déjà tous entendu parler de ce cancer qui rongerait la France : l’assistanat. Derrière ce terme se cache une stigmatisation des plus précaires ne servant qu’à diviser les pauvres entre eux. A partir d’un document de l’association ATD Quart Monde, la WIP (webzine indépendant et participatif) démonte ces idées préconçues.
Quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :
« la plupart des bénéficiaires des minimas sociaux accepteraient la reprise d’un emploi, même sans gain financier immédiat. Le chômage n’est pas une situation de confort mais un purgatoire social qui vous exclut des autres et vous rend honteux. »
« on gagne environ 500€ de moins avec un RSA qu’avec un SMIC [et] dans ces situations on se situe bien souvent en dessous du seuil de pauvreté[1]. »
« le taux de non-recours aux droits sociaux est incroyablement haut en France »
« La fraude aux prestations sociales et la fraude à l’assurance maladie représentait respectivement 119 et 149 millions d’euros en 2012. On est bien loin des 10 milliards d’économies provenues du taux de non-recours aux aides.
A titre de comparaison, les pertes liées au travail non-déclaré par les entreprises étaient estimées à 260 millions la même année. Ne vaudrait-il pas mieux se concentrer sur la fraude fiscale, urgence absolue, qui rappelons-le constitue un manque à gagner de 3.6 milliards d’euros pour l’année 2012.
[La Commission mondiale sur la fiscalité, dont fait partie Eva Joly, députée européenne Europe Ecologie Les Verts, a d’ailleurs publié une déclaration appelant à une réforme du système fiscal international obsolète applicable aux sociétés, ainsi qu’à des changements vastes et radicaux au regard des règles actuelles et des institutions les régissant. ]
[A propos de fraude fiscale, je vous conseille le documentaire « Le Prix à payer », avec des explications sur les enjeux dans cette lutte, des extraits très drôles où les défenseurs de grosses entreprises comme Google ou Amazon font preuve de mauvaise foi délirante et une vision claire du problème de démocratie qu’engendre l’évasion fiscale à grande échelle]
Au-delà de toutes ces fausses idées, c’est la logique entière de « l’assistanat » qu’il faut démonter. Cet abject concept pousse chaque pauvre à être méfiant de son prochain. Il divise ceux qui devraient en réalité être unis pour affronter les injustices auquel ils font face au quotidien. Il promeut un système où les plus précaires devraient être redevables à la société d’une assistance et d’un secours qui devrait aller de soi. »