Qui a saccagé les nids des cigognes de la réserve de l’estuaire de la Seine ?

Qui a saccagé les nids des cigognes de la réserve 
de l’Estuaire de la Seine ?
16 des 42 nids de cigognes implantés dans la réserve naturelle de l’Estuaire, ont été saccagés. Pile au moment de la reproduction des oiseaux. (cf article 76 Actu du 13/02/2014)
couple-cigognes-millenium-04-02-2014_MilleniumColère et consternation au sein de la réserve naturelle de l’Estuaire de la Seine. Dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 février, 16 des 42 nids de cigognes blanches aménagés sur la réserve, ont été vandalisés. Fort probablement armés de tronçonneuses, les malfaiteurs ont tranché ces mâts d’une dizaine de mètres de hauteur, en haut desquels une plateforme permet aux couples de préparer tranquillement leur période d’accouplement et de nidification.« Le préjudice est très grave pour cette espèce protégée, dénoncent les responsables de la Maison de l’Estuaire, gestionnaire de la réserve. En effet, les ornithologues qui suivent la colonie chaque année, avaient constaté, dans les jours précédant le saccage, qu’environ la moitié des nids commençait à être occupée par des couples de cigognes. »

Une longue tradition d’accueil

Des cigognes, en Normandie ? C’est avéré depuis près de quarante ans. Et plusieurs des colonies ont jeté leur dévolu sur la réserve de l’estuaire de la Seine, pour favoriser leur reproduction.

« Quand nous nous sommes aperçus que leur tentative de nidification se révélaient infructueuses, le groupe ornothologique normand qui suit de près cette espèce, a fait la proposition de leur installer des mâts », rappelle Stéphanie Reymann de la Maison de l’Estuaire. Le tout premier était posé en 1999.  Ils sont au nombre de 42, aujourd’hui. En Normandie, le Groupe ornithologique normand a comptabilisé 200 couples de cigognes. En 2013, la région était fière de célébrer le 4000e envol de jeunes cigogneaux.

Reproduction en péril

Nids-cigognes-vandalises-13-02-2014_Millenium

Ces mâts à terre, les agents de la Maison de l’Estuaire craignent que la colonie ne déserte l’estuaire, quitte à mettre en péril sa propre reproduction. L’urgence est à une réinstallation rapide. Le souci est que la majorité des 16 nids vandalisés, sont sur le terrain de l’ancienne usine Millénium, usine de traitement des eaux polluées, propriété du Grand Port Maritime du Havre.

Nos agents de la Maison de l’Estuaire préconisent, pour le confort de l’espèce, une réinstallation des mats au plus tard, à la fin de la semaine prochaine », alerte la Maison de l’Estuaire.

Contacté par 76actu, le GPMH confirme qu’il s’est rapproché de la Maison de l’Estuaire « pour permettre une remontée des mâts rapide et tenter de sauver la saison de reproduction des cigognes ».

Le GPMH qui  juge aussi ces faits « inqualifiables et consternants » et la Maison de l’Estuaire ont tout deux porté plainte.

Cet acte est d’autant plus incompréhensible que le nouveau plan de gestion de la réserve naturelle commence à être mis en application et que l’on pouvait espérer que cet espace naturel aussi fragile que remarquable bénéficie enfin d’un climat plus apaisé », regrette la Maison de l’Estuaire.

76600 Le Havre