L’islamisme est un projet de société tourné vers l’Islam. Il peut être libéral, modéré, conservateur, fondamentaliste et même hélas parfois fanatique. Athée, laïc, féministe et élu de la République, j’aime le débat et je n’ai pas de tabou à discuter avec tout le monde, quelque soient les opinions politiques ou religieuses de mes interlocuteurs pour peu qu’ils respectent les valeurs de la République.
Aujourd’hui, je suis interpellé par des citoyens havrais, inquiets par la venue du frère de Tarik Ramadan au Havre le 1er octobre. Petit-fils du fondateur des Frères musulmans, le prédicateur Hani Ramadan s’est tristement illustré par ses propos en faveur de la lapidation et pour sa comparaison entre une femme non voilée et une pièce de deux euros : « visible par tous, elle passe de mains en mains ». De la part d’un « leader religieux », ces affirmations sont une grave atteinte aux principes de l’altérité et de l’égalité, elles ressemblent aussi à une apologie à la haine des femmes.
C’est donc à mon tour, monsieur le maire de vous exprimer mon inquiétude et d’attirer votre attention sur les possibles troubles à l’ordre public entraînés par cette conférence. Comme à Nîmes récemment et dans de nombreuses autres villes de France et d’Europe, je vous demande de prendre un arrêté d’interdiction. L’expression misogyne, qui banalise les discriminations et les violences faites aux femmes, n’a pas sa place dans le débat démocratique. Hani Ramadan, le prédicateur intégriste à deux euros, n’a pas non plus sa place au Havre.
Alexis Deck, conseiller municipal EELV