Par Laurent Martin, médecin, cycliste et militant écolo
Parce que, pour beaucoup d’entre nous, le vélo prend une place importante, et pour certains beaucoup trop importante, sur la route. C’est d’actualité. La pandémie, outre les arrêtés préfectoraux, nous a appris ou ré appris ou confirmer que se déplacer à vélo est bon pour notre santé. En effet ce satané virus aimerait moins le deux roues que les transports en commun, comme on a pu dire qu’il volete allègrement pendant 1 m 49 puis s’écrase misérablement sur le trottoir à 1 m 50. Bref, se déplacer à vélo nous protégerait du virus. Certes, direz vous, mais pour la circulation, quel fléau. Quantité de rues se sont vues rétrécir, nous avons des ralentissements, là ou la circulation était fluide, et même dans es endroits diront les plus récalcitrants ou il n’y a pas de voiture. On nous avait dit, ca ne va pas durer, ce sont des voies vélo provisoires. On nous avait dit aussi la pandémie ca ne va pas durer, un bon coup de confinement et c’est fini, du coup on avait compris que ces fameuses pistes de pandémie, les « coronapistes » allaient disparaitre. Nous aurions du penser alors à ce fameux dicton, « le provisoire est fait pour durer », parce que oui, elles vont être pérennisées. Ajouter peut être l’historique ici alexis et la mairie.
Beaucoup d’entre nous ont besoin de leur voiture pour aller travailler, mais aussi pour aller faire nos courses, accompagner nos enfants à l’école ou a leurs activités. Beaucoup ne peuvent faire autrement. Nous pestons alors dans ces nouveaux goulots d’étranglement. Le Havre cède à la mode. Alors ces coronapistes, une contrainte supplémentaire, une vexation qui embête le citoyen? Derrière notre volant nous pouvons trépigner et rêver aux grandes étendues asphaltées de liberté mais en vérité nous nous sommes bien fait avoir : la voiture était un progrès par rapport à la carriole. C’était un moyen de transport, un outil destiné à nous faciliter la vie. Mais petit à petit c’est devenu une obligation, une excroissance indispensable à notre existence. Au début moyen pour nous déplacer plus rapidement sur de longue distance, ou pour transporter des objets lourds, elle est devenue une partie de notre vie. Petit à petit l’urbanisme, les lieux, le paysage, la vie dans lesquels la voiture était censée nous transporter se sont en fait organisés autour de la voiture et pour la voiture. La voiture a changé la géographie. Nos lieux de vie se sont organisés pour que la voiture y circule et pour que la voiture y soit indispensable. Nous pouvions aller à l’épicerie à 2OO m de chez nous, qu’a cela ne tienne, supprimons l’épicerie et mettons la avec les autres magasins aux limites de la ville avec un grand parking. Notre lieu de travail nécessite un transport pour y accéder ? Qu’a cela ne tienne, supprimons les cars et les bus et faisons de belles routes avec des beaux parkings. Savez vous que dans plusieurs villes américaines après la guerre, notamment Atlanta, les constructeurs automobiles se sont aliiés aux pétroliers et aux fabricants de pneux pour acheter le réseau de transport en commun, le mettre en faillite et rendre à l’évidence la population et les autorités qu’il fallait faire entrer les autouroutes jusqu’au centre ville pour permettre aux citoyens de continuer à se déplacer ?
La voiture et les autoroutes y sont devenus indispensables par marketing. En France de telles extrémités n’ont pas eu lieu mais l’automobile y est devenue reine comme dans tous les pays ? Et alors nous direz vous ? et alors nous travaillons en moyenne une demi journée par semaine juste pour payer l’automobile (a vérifier), notre santé et nos corps souffrent du manque d’exercice à tel point que l’esperance de vie, toujours en progression de puis la dernière guerre pourrait pour la première fois diminuer, et alors le climat souffre de la circulation notamment dans les villes, et alors la pollution de notre air à laquelle participe, non exclusivement certes mais pour bonne partie, nos pots d’échappement abiment de façon irrémédiable les poumons de nos enfants.
Bien sur, pour beaucoup d’entre nous n’ont aujourd’hui pas de solution de rechange. C’est pour cela qu’il convient absolument de travailler ensemble à ce que le vélo deviennent aussi pratique que la voiture. Que pour ceux qui ne peuvent pas faire du deux roues, des solutions de transport et de service soient imaginés et créés. Il faut que nos centre-ville redeviennent respirables, agréable à y marcher, qu’ils se repeuplent de tous les commerces qui font la vie.
Au havre nous avons bien d’autres sources de pollution bien sur et les voitures circulent encore de façon fluide. Envisager de promouvoir le vélo ce ne doit pas être bannir la voiture, mais la remette à sa juste place, et penser l’avenir affranchi de ce qu’on nous a imposé pour des motifs commerciaux. Beaucoup de villes francaise sont bien avancées dans ce domaine, participons à ce mouvement.
Quand nous sommes ralentis quelques secondes parce qu’une voie cyclable a été ajoutée pensons à tous ces arguments, le temps de trajet supplémentaire sera ainsi mis a profit pour enrichir notre réflexion ce que nous voulons comme avenir pour nos enfants